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Le struthof

Le KL-Natzweiler

Introduction à l'histoire du camp

Le 1er mai 1941, au lieu dit « le Struthof », les nazis ouvrent un camp de concentration, le KL*-Natzweiler.

Le camp central, seul camp de concentration sur le territoire français, est situé en ce qui était alors l'Alsace annexée. Sa nébuleuse de camps annexes, répartie des 2 côtés du Rhin, est composée d'un réseau de près de 70 camps, plus ou moins grands. Sur les quelque 52 000 déportés du KL-Na, environ 35 000 ne passeront jamais par le camp central.

Lieu de travail au profit de l'industrie de guerre nazie, le camp abrite aussi les expérimentations médicales des professeurs nazis de l'Université du Reich de Strasbourg.

Le 25 novembre 1944, les Alliés découvrent le site évacué par les nazis depuis septembre. Pour certains déportés des camps annexes, le calvaire se prolonge au cours du printemps 1945 par les marches de la mort.

De 1941 à 1945, le KL-Natzweiler est l'un des camps les plus meurtriers du système nazi. Près de 22 000 déportés y sont morts (3 000 dans le camp central, plus de 17 000 dans ses camps annexes).

* Remarque : KL : abréviation de konzentrationslager. La quasi-totalité des documents d'archives concernant les camps de concentration nazis  portent la mention "KL" et non "KZ", comme il est plus courant de le lire dans l'historiographie moderne.
 

Les déportés du KL-Natzweiler

Les déportés du Kl-Natzweiler, arrivés de toute l'Europe, proviennent de tous les horizons. En grande majorité, ce sont des déportés politiques, dont les «Nacht und Nebel», mais aussi des "asociaux", des droits communs, Juifs, Tsiganes, homosexuels… Tous découvrent un univers où ils ne sont plus que des numéros et des sous-hommes.

Près de 52 000 personnes d'une trentaine de nationalités différentes ont été déportées au KL-Natzweiler ou dans ses camps annexes : les plus nombreux sont les Polonais, suivis des Soviétiques et des Français (dont un quart d'Alsaciens-Mosellans), puis les Belges, les Norvégiens, les Luxembourgeois, mais aussi des Allemands, Grecs, Yougoslaves, Tchèques, Autrichiens, Lituaniens, Néerlandais, Italiens, Slovènes… 
 

Le haut lieu de mémoire

Présentation

Lieu de mémoire et de recueillement, le site de l'ancien camp de Natzweiler est le témoin inscrit dans le paysage vosgien des faits qui se sont déroulés au coeur de l'Europe.

Les différentes structures mises en place (musée, Centre européen du résistant déporté, site internet etc) doivent désormais prendre le relais des témoins directs des événements. Élaborées avec eux et pour rendre hommage à leur combat, elles doivent transmettre leur histoire, leur mémoire, leur témoignage, en en respectant le sens et la portée.

Pour que leur engagement continue à avoir un sens pour les plus jeunes générations et que personne n'oublie.
 

 

La mémoire du camp après-guerre

Le camp central est évacué par les nazis en septembre 1944. Le 23 novembre 1944, le KL-Natzweiler est le premier camp de concentration découvert par les Alliés à l'ouest de l'Europe.

De décembre 1944 à fin 1948, l'ancien KL Natzweiler, comme beaucoup d'autres camps, est recyclé en centre d'internement (CI du Struthof) puis en centre pénitentiaire.

Parallèlement, peu à peu, l'histoire du camp laisse place à la mémoire. En association avec la Commission Exécutive, l'Etat entreprend différents aménagements mémoriels destinés à préserver ce lieu unique sur le territoire français.

Les anciens déportés, originaires de toute l'Europe, veillent aussi à la préservation du souvenir de ceux qui, contrairement à eux, n'ont pas eu la chance de rentrer chez eux.
 

Conservation et restauration du patrimoine

SAUVER UN PATRIMOINE EN PERIL : LA RESTAURATION DES BARAQUES DE L'ANCIEN CAMP

Les travaux de restauration des baraques crématoire et cellulaire sont désormais terminés. Nous vous invitons à venir (re)découvrir ces bâtiments et leur couleur d'origine.

Cette mise en chantier fut essentielle, et d'une portée particulièrement forte en ce 70e anniversaire de la fin des camps. L'enjeu de la restauration consistait à conserver de façon pérenne les bâtiments historiques du camp.

Elle a par ailleurs montré l'attachement de l'Etat à sauvegarder un patrimoine menacé par le temps, les intempéries et le passage des nombreux visiteurs.

D'autre part, les travaux nous ont permis d'acquérir une meilleure connaissance des bâtiments et de leur organisation (leur mode de construction par les déportés ou la redécouverte de leur couleur d'origine) et de le restituer au plus proche de leur état d'origine (remise en place du murpare-feu pour le crématoire...).

Enfin, elle a rendu accessible (en visite guidée) la partie du bâtiment crématoire fermée au public depuis 2003 pour des raisons de sécurité. Un tremblement de terre en avait fragilisé le sol. Ainsi, les visiteurs peuvent à présent (re)découvrir une partie essentielle du camp : les espaces dédiés aux admissions des déportés, qui marquaient leur entrée dans le système concentrationnaire par un processus de déshumanisation parfaitement organisé. 

Pourquoi restaurer 

Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof est le seul camp de concentration qui ait été aménagé par les nazis sur le territoire français actuel. 52 000 personnes furent internées dans ce camp et/ou dans ses 70 camps annexes. 22 000 y trouvèrent la mort.

Aujourd'hui, les derniers déportés rescapés disparaissent peu à peu. Quand ces témoins de chair ne seront plus, seuls les témoins bâtis resteront là, ultimes portes d'entrée vers une histoire terrible.

Les constructions subsistantes du camp ont donc une grande valeur mémorielle.

Mais ce patrimoine unique, entièrement classé Monument historique, est fragile et menacé. Les bâtiments, construits sans souci de pérennité, se dégradent sous l'effet du vieillissement des matériaux, du climat particulièrement rude et du passage des visiteurs.

Christophe Bottineau, ACMH, 2BDM Architecte

L'enjeu de la restauration a donc consisté à conserver de façon pérenne les bâtiments historiques du camp, pour que les générations à venir puissent continuer à visiter ces lieux, à ressentir ce qui en émane, et à se dire : « plus jamais ça ».

Programme de restauration

Le programme de restauration s'étend sur plusieurs années. Les premières interventions auront lieu en 2014-2015 sur la baraque prison (Bunker) et la baraque crématoire. Puis viendront la nécropole et son monument, la baraque cuisine (jusqu'à présent fermée au public), et enfin les miradors.

Dans la mesure du possible, nous nous efforçons de traiter les lieux les uns après les autres, afin de laisser le maximum d'espaces accessibles aux visiteurs.

Comment restaure-t-on ?

L'ensemble du site de l'ancien camp de Natzweiler-Struthof est classé Monument historique. C'est pourquoi sa restauration est placée sous la responsabilité d'un architecte en chef des monuments historiques (ACMH).

Avant même d'entamer les travaux, celui-ci étudie en détail les bâtiments. Il doit en repérer les dégradations et définir ce qui est d'origine ou pas : «depuis 1945, les structures ont fait l'objet d'entretiens qui ont conduit à des remplacements de matériaux. Déterminer l'authenticité des structures est fondamental pour décider des partis de restauration à adopter» (M. Bottineau, ACMH en charge de Natzweiler-Struthof).

L'intervention vise à sauver les bâtiments et à leur redonner leur authenticité : cela passe par la couleur des peintures, le choix des matériaux, les éclairages, mais aussi par la recherche et la préservation des traces laissées par les déportés ou leurs bourreaux (graffitis, traces de balles, usure des sols).

En aucun cas il ne s'agit de refaire les bâtiments à neuf.

Christophe Bottineau, ACMH, 2BDM Architecte

L'engagement de l'Etat

Propriété du ministère de la Défense, l'ancien camp de Natzweiler-Struhof est géré par l'ONACVG. Il est l'un des neuf hauts lieux de la mémoire nationale.

Le coût du chantier est assuré par le ministère de la Défense, avec une participation de la Commission exécutive du Struthof qui rassemble anciens résistants et déportés.

L'Etat s'engage ainsi de façon importante en faveur de notre mémoire.




 

​Texte et photos issues du site internet suivant : 

www.struthof.fr

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